LA PSYCHOMOTICITÉ
DÉFINITION
Notre manière de nous comporter et de nous déplacer, nos attitudes, nos postures, nos gestes comme nos mimiques nous sont personnels et témoignent de notre vécu sensori-moteur, des émotions et des pensées qui nous traversent.
Le corps, l’intelligence et l’affectif forment un tout indissociable.
C’est pourquoi, dans sa pratique professionnelle, le psychomotricien prend en compte la personne dans son ensemble et s’intéresse aux manifestations corporelles et à leurs significations. Il considère également le patient dans sa relation avec son environnement, avec ses proches et ses pairs.
Cette approche holistique de l’individu est l’une des caractéristiques fondamentales de la psychomotricité.
Elle considère ainsi que les fonctions motrices, gestuelles et l'état psychique, cognitif, affectif et relationnel sont en lien et ont des effets les uns sur les autres.
Le travail du psychomotricien porte sur ce lien corps - psyché et peut ainsi se considérer de différentes manières :
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Il traite les personnes confrontées à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle, en agissant sur leurs fonctions psychomotrices.
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Il permet également de traiter des difficultés motrices ou cognitives ayant un impact psychologique ou émotionnel sur la personne.
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Il peut également intervenir en prévention ou en éducation et veiller au bien-être psycho-corporel de la personne.

POUR QUI ?
Le bébé
Le bébé ou le jeune enfant qui présente un retard dans ses acquisitions psychomotrices :
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retournements, rampé, station assise, 4 pattes, station debout, marche…
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défaut intégration des réflexes archaïques
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coordination oculo-manuelle, bi-manuelle, préhension, pointage
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ajustement tonico-postural, communication tonico-émotionnelle
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séquelles de prématurité ou de difficultés périnatales
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accès au jeu, à l’échange avec le parent, intérêt pour l'environnement

L'enfant
L’enfant qui rencontre des difficultés psychomotrices ou des difficultés d'apprentissage :
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est inhibé, entre difficilement en relation, n’arrive pas à prendre d’initiative, ne joue pas avec les autres, est replié « dans son monde », ne parvient pas à gérer ses émotions
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est très remuant, dispersé, ne peut rester assis, tripote tout
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a des difficultés de motricité fine, de graphisme, écrit mal ou trop lentement, tient mal son stylo, tâche ses feuilles
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présente des troubles de la latéralité, se repère mal dans son environnement, sur la feuille, a des difficultés en mathématiques, pour faire des puzzles ou des constructions…
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est maladroit, tombe souvent, se cogne, ne sait pas faire du vélo, ses lacets, boutonner, est « pataud », tout « mou »
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est trop rigide, bégaie, a des tics
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en difficultés scolaires, n’accède pas aux apprentissages, manque de concentration, ne retient pas ses leçons.

Toute personne
enfant, adolescent ou adulte
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maladroite dans ses gestes, dans son adaptation à l’espace ou au rythme
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en difficulté posturale ou d'équilibration
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qui manque de confiance en soi, se sent crispée, angoissée, ou manque de tonus, qui perd ses moyens en public
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qui ne parvient pas à construire une image positive de son corps.
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qui présente des difficultés d’apprentissage, d’attention ou de mémorisation

Les séniors
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souhaitant stimuler leur corps et leurs fonctions cognitives
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dont les repères corporels, spatiaux et temporels changent
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connaissant une perte d’autonomie dans les déplacements, des pertes d’équilibre, des chutes ou un syndrome post-chute
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des troubles de la mémoire, de l’attention
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des pertes sensorielles : surdité, DMLA, Cataracte, Glaucome, trouble proprioceptif, séquelles de traitements chimiothérapiques

La personne atteinte d’une pathologie précise
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d’un handicap moteur, intellectuel, psychique ou sensoriel : IMC, Séquelles de traumatisme crânien ou d'AVC, anomalie génétique, surdité, cécité…
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d’un trouble psychiatrique : névrose, autisme, TSA...
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d’un TDA/H, TDC, de troubles DYS…
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d’une maladie : démence de type Alzheimer, Parkinson, SEP, épilepsie, cancer, dépression…

EN LIEN AVEC QUI ?
Le psychomotricien agit sur indication du médecin (généraliste, pédiatre, psychiatre, neurologue, gériatre…). Le bilan psychomoteur lui est transmis. Le prescripteur peut également effectuer une coordination des soins lors de suivis multiples.
Le psychomotricien travaille régulièrement en complémentarité avec d’autres professionnels du soin : psychothérapeute, neuropsychologue, kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste, ergothérapeute, ostéopathe…
Lors du suivi d’un enfant, les échanges sont également indispensables avec les professeurs et des rencontres avec les équipes pédagogiques et éducatives peuvent avoir lieu sur demande.
Une étroite collaboration est tissée avec les parents, à qui je montre et j'explique régulièrement les difficultés et aptitudes de leur enfant. Ils sont intégrés à part entière dans la prise en soin, et me relaient souvent à la maison par le biais d'activités quotidiennes à réaliser.
Le psychomotricien se situe à l’interface des dimensions corporelles, cognitives et psychologiques. Il est primordial de bien comprendre sa spécificité et sa complémentarité par rapport aux autres disciplines.

Psychothérapie
Le psychologue travaille essentiellement par la parole, la mise en mots des difficultés, tandis que l’approche psychomotrice est centrée sur le corps, ses manifestations.
Le vécu corporel et le ressenti du patient sont bien sur verbalisés lors des séances.
La thérapie psychomotrice peut alors être une indication ou un préambule lorsque la parole seule n’est pas (encore) évidente.
Le kinésithérapeute traite essentiellement les troubles musculo-squelettiques et articulaires
alors que le psychomotricien s'intéresse plus particulièrement aux troubles instrumentaux qui en découlent (difficultés de régulation tonique, de coordination, d’équilibre, de marche, maladresse gestuelle)
ainsi qu'aux difficultés psychologiques qui y sont associées.
Kinésithérapie
L’orthophoniste traite les troubles du langage écrit et oral, de la parole et de la communication.
Le psychomotricien structure corporellement les pré-requis nécessaires au langage (symbolisme, structuration dans l’espace et le temps, coordination oculo-manuelle) mais il ne s’attache pas à la correction des troubles du langage (articulation, syntaxe, orthographe…).
En revanche, il traite spécifiquement les difficultés d’écriture.
Orthophonie
Le psychomotricien va s’attacher au mode de relation de la personne avec son environnement (proche ou lointain, mobile et immobile) mais il ne va pas agir sur cet environnement contrairement à l’ergothérapeute qui pourra proposer des aménagements ou des outils adaptés (attelles, bureau ergonomique, ordinateur, canne, déambulateur, fauteuil roulant, équipement du domicile...).
Ergothérapie
LE BILAN
Tout acte de rééducation commence par un bilan approfondi des capacités psychomotrices de la personne et de son mode de relation à l’environnement. Il est initié par un entretien permettant d’analyser l’origine des difficultés rencontrées et de cibler les tests que l’on va proposer.
Le bilan psychomoteur participe au diagnostic médical. Il peut être complété par des bilans plus spécifiques, comme un un bilan des réflexes archaïques, un bilan graphomoteur lorsque le trouble de l’écriture est le principal symptôme évoqué, ou un profil sensoriel d’apprentissage lorsque les difficultés sont principalement liées aux apprentissages scolaires.
A l’issue du bilan, le psychomotricien peut proposer :
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un suivi en psychomotricité, en individuel ou en petit groupe.
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ou simplement des recommandations pour le quotidien, à la maison comme à l’école.




Les 4 étapes du bilan psychomoteur
Un entretien permet de mieux connaitre la personne, élaborer son anamnèse et comprendre la demande initiale du bilan.
Un temps d’observation clinique comportant différentes épreuves et tests standardisés sera ensuite réalisé sur deux à trois séances.
Une analyse des résultats et la rédaction d’un compte rendu écrit seront faites sous 15 jours.
La restitution orale et écrite de ce bilan sera réalisée et la proposition éventuelle d’un projet thérapeutique sera discutée ensemble.
LES SEANCES




Les conclusions du bilan psychomoteur permettent de dégager des objectifs thérapeutiques et des axes de travail. Les séances peuvent alors se mettre en place.
Idéalement, elles sont réalisées de manière hebdomadaire et durent entre 30 minutes pour les tout-petits, 45 minutes pour les plus grands et une heure pour les groupes.
Les propositions de rééducation sont adaptées à l’âge et aux possibilités de chaque personne. Les séances peuvent être individuelles ou en groupes.
Durant les séances, le psychomotricien agit sur le corps pour rétablir et harmoniser les fonctions motrices, intellectuelles et affectives perturbées.
Il aide son patient à trouver ou retrouver un équilibre, à mieux prendre conscience de son corps, à le maîtriser, à en faire un instrument orienté dans l'espace et le temps, capable d’agir, de s’exprimer, de réfléchir et de communiquer.
Son travail relève aussi bien de l’éducation, de la prévention, de la rééducation que de la thérapie psychomotrices.
Pour remédier à la difficulté ou au trouble psychomoteur, le psychomotricien utilise une médiation. Elle peut être un objet particulier, un jeu, une technique corporelle de stimulation, d'expression ou de relaxation, une activité artistique ou sportive...
Ceci en utilisant un matériel varié : parcours moteurs, cerceaux, ballons, planches d’équilibre, jeux de société, instruments de percussion, pâte à modeler, puzzle...
Je travaille avant tout dans un esprit de bienveillance et de respect de la personne afin qu’elle se sente en confiance et puisse s’épanouir.
J’utilise différentes médiations telles que les parcours moteurs, les jongleries de balle et de sacs de grain, la danse, la conscience corporelle, l’éducation gestuelle, la relaxation, la gymnastique douce, le réveil sensoriel, la rééducation graphomotrice, et bien d’autres encore avec une grande prédilection pour le jeu sous toutes ses formes.
LES GROUPES
Motricité libre
0 à 2 ans
La motricité libre consiste à laisser l’enfant libre de ses mouvements, de ses explorations et de ses découvertes dans un cadre sécurisant et contenant. Il acquiert ainsi la maitrise progressive de son corps, à son rythme, sans entrave et en confiance.
Le regard psychomoteur permet d’éclairer les compétences des enfants et peut également avoir un rôle préventif.
Le tout petit est installé en sécurité sur des tapis au sol, dans une position qu’il maitrise et qu’il a acquis seul. Du matériel adapté à ses possibilités est mis à disposition. Un regard bienveillant lui est porté, à la fois par le parent qui encourage son enfant et par le professionnel qui peut aussi mettre des mots sur ses actions, réactions et capacités. Ce temps est aussi l’occasion d’échanger et de répondre à certaines interrogations.
Ainsi l’enfant est acteur de son développement : il bouge, teste les limites de son corps, change de position librement sans contrainte (de transat, ou autre), regarde, écoute, attrape, saisit des objets, explore leur forme, leur texture, les relâche, met à la bouche… Il développe ainsi sa confiance en lui, sa sécurité interne et son autonomie.

Eveil psychomoteur
2 à 4 ans

Stimuler à la fois le corps et l’esprit tout en jouant est gage d’un bien-être indispensable à l’enfant.
Ce groupe d’éveil et de stimulation sollicite chacun des éléments du développement psychomoteur : le tonus musculaire, le schéma corporel, la motricité globale, l’équilibre, l’adresse gestuelle, la motricité fine, le graphisme, l’espace, le rythme, la concentration, la mémorisation, la planification et la logique.
Chaque atelier met en jeu à la fois des compétences corporelles et intellectuelles dans un esprit ludique et bienveillant, au travers de propositions d’activités et de jeux (à la différence de la motricité libre). Il se termine par un retour au calme et un temps de détente.
Le groupe d’éveil psychomoteur vise l’épanouissement psycho-corporel de l’enfant, veille à le stimuler dans le respect des étapes de son développement psychomoteur et de son plein potentiel. Il permet également de le soutenir dans les interactions avec ses pairs.
Votre enfant a ainsi l’occasion d’enrichir son vécu corporel, d’explorer ses possibilités et d’être valorisédans ses compétences.
Neuroludo Enfants et ado
7 à 15 ans
Ce groupe est fondé sur une approche neuro-cognitive qui regroupe les constats suivants :
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L’enfant, quel que soit son âge, apprend mieux en jouant, en manipulant et en expérimentant
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Pour être pleinement disponible aux apprentissages cognitifs, un enfant doit maîtriser son corps, sa posture et son équilibre et ne pas être parasité par des réflexes archaïques persistants
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Pour être concentré, nous avons besoin d’être stable dans nos appuis corporels, attentif aux stimuli sensoriels (notamment visuels, auditifs et proprioceptifs) et d’avoir confiance en soi
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Pour être efficace, nous devons solliciter aisément notre hémisphère droit et notre hémisphère gauche.
Vos enfants ou adolescents peinent dans leurs apprentissages scolaires, manquent de concentration, d’organisation, ne parviennent pas à mémoriser leurs leçons, connaissent leur leçon mais perdent leurs moyens une fois arrivés à l’école ; ils sont assez remuants, tripotent tout, ont du mal à rester assis sur une chaise, ont des troubles DYS, un TDA-H, une phobie scolaire…
Ce groupe peut assurément les aider !

Un temps de réinitialisation primordiale, basé sur des mouvements issus de l’IMP, est proposé puis des exercices d’échange et de jonglage avec des balles, des sacs de grains, des anneaux lestés sont réalisés seul, en duos et en groupe entier.
L’enfant développe progressivement ses coordinations, sa motricité oculaire, son attention visuelle, auditive, son rythme, sa posture, son ancrage au sol. Il est amené à coordonner ses yeux, avec ses oreilles, sa tête, ses bras puis ses jambes. Il doit constamment franchir la ligne médiane du corps ce qui va solliciter les connexions entre ces deux hémisphères cérébraux.
Il doit garder les yeux sur sa balle mais aussi sur celle de son binôme tout en contrôlant ses gestes, et être attentif aux consignes ce qui le place en situation de double tâche et implique une coopération.
Des inversions, changements de sens, consignes variables suivant les couleurs permettent de stimuler la mémoire, l’attention, la flexibilité mentale, l’inhibition… autant de capacités cognitives nécessaires dans les apprentissages.
Neurogym Séniors
60 à 99 ans

Ce groupe a pour objectif de stimuler à la fois le corps et l’esprit tout en passant un moment sportif, convivial et agréable, valorisant l’image du corps et l’estime de soi.
En respectant les capacités et les possibilités de chacun, il s’agira de solliciter toutes les articulations du corps, renforcer la musculature, améliorer la posture, l’aisance motrice, l’adresse gestuelle, l’équilibretout en développant ses sens et ses capacités cognitives telles que l’attention, la concentration, la mémorisation, la flexibilité mentale…
L’abord psychomoteur a ici pour objectif de maintenir, voire de restaurer, les compétences psychomotrices de la personne sénior, qu’elle soit jeune retraitée, du 3ème âge ou du 4ème âge !
Les exercices proposés sont inspirés de la gymnastique douce, du Braingym, du Brain Ball et de l’IMP(Intégration Motrice Primordiale). Ils sont réalisés debout, assis et au sol sur des tapis, seuls, en duo ou en groupe entier. Le travail au sol est amené progressivement en fonction des possibilités de chacun.
Le matériel utilisé varie : ballons, balles de rebond, sacs lestés, bâtons, plateau oscillant, musique et bonne humeur !